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  • astridseulliet

Freelances : j'ai testé pour vous la plateforme Crème de la Crème



Ça y est, vous avez franchi le pas du freelancing ? Bravo ! Maintenant vous êtes probablement à la recherche de vos premières missions.


Une des techniques de prospection, simple et rapide, consiste à se référencer sur des plateformes spécialisées pour les indépendants. Cela ne veut pas dire que vous aurez des dizaines de missions en claquant des doigts, mais c'est un bon début. Avec elles, vous êtes censé(e) gagner en visibilité, trouver des missions plus aisément et faciliter votre gestion des paiements.


S'il existe des dizaines de sites, le but n’est pas non plus de se disperser et de perdre du temps à gérer la mise à jour de son profil partout. De mon côté, j'ai donc choisi dans un premier temps deux plateformes, en fonction de leur réputation et de leur approche business. L’une généraliste, l’autre sélective : Malt et Crème de la Crème.


Aujourd'hui, je vous fais part de mon expérience sur Crème de la Crème.

Prêt(e) ? C'est parti !


Crème de la Crème : une approche élitiste


Les promesses de la plateforme sont grandes. On peut lire sur leur site :

“Crème de la crème te permet de travailler sur les meilleures missions et de faire partie de la communauté de freelances la plus active en France.” ; ”En collaborant avec les entreprises les plus prestigieuses, crème de la crème te propose les meilleures missions disponibles et négocie pour toi les meilleures conditions de travail (télétravail, TJM, règlement en 48h)”.


Comme je veux évidemment ce qu’il y a de mieux, plus de doute, je décide de m’inscrire. Mais attention, tout le monde ne sera pas admis à la fin.


Selon ses dires, Crème de la Crème opère une sélection drastique tant du côté des clients que des indépendants. Seuls 10% des profils des freelances qui candidatent en ligne seraient retenus. Parmi les pré-requis : avoir un profil tech, data, product, UX ou digital avec au minimum 3 ans d'expérience professionnelle dans le domaine, hors stages et alternances.


Les entreprises feraient, elles aussi, l’objet d’un filtre à l’entrée sans que l’on ne connaisse le pourcentage d’acceptation. Fin 2018, il y en avait 5 000 au total dont 80% de grands comptes du CAC40.


Des critères de sélection obscurs côté indépendants et côté clients


J'ai souhaité en savoir plus sur cette fameuse sélection.


Dans une interview de 2018 de Jean-Charles Varlet, co-fondateur et CEO de Crème de la Crème, on apprend que le tri des profil est fait en interne par un algorithme de pré-sélection et une équipe de Talent Specialists qui se penche sur les expériences du candidat et les retours de ses clients.


La question que je me pose est : comment obtiennent-ils ces feedbacks ? Appellent-ils nos anciens clients ou employeurs ? Possible, puisqu’il est suggéré d’indiquer des contacts pour chaque expérience professionnelle. En option. Personnellement, je n’ai pas renseigné cette partie. Regardent-ils les recommandations LinkedIn ? Peut-être. Mais s’il n’y en a pas ?


Ils nous promettent aussi les “entreprises les plus prestigieuses”, “les meilleures missions”.


Qu’est-ce que cela veut dire ? Quels sont ces critères de prestige : la taille ? La réputation ? Les levées de fonds ? Le nombre d’employés ? Le nombre de prix obtenus ? Et que sont que “les meilleures missions” ? Celles qui sont bien rémunérées ? Celles qui durent longtemps ? Celles qui permettent une flexibilité du lieu de travail ?


Globalement, chacun pourra avoir son avis sur la réponse à ces questions. Ce qu’il y a de “meilleur” est très subjectif.


En posant la question directement à Crème de la Crème, j’ai réussi à en savoir un petit peu plus, même si les critères “évoluent selon leurs besoins” :

  • Côté entreprise : elles doivent facturer minimum 60 jours avec un tarif dans les normes du marché. La plateforme n’accepte que des missions émanant directement du client final (donc pas d’intermédiaires : agences, chasseurs de tête, ESN…).

  • Côté freelance : j’apprends qu’avoir travaillé avec des clients similaires à ceux de Crème de la Crème pèse dans la balance (grandes entreprises, grosses PME, scale-ups). Aussi, quand ils ont déjà beaucoup de profils pour un même type de métier (graphistes, rédacteurs…), la sélectivité est encore plus importante. La localisation ne rentrerait pas en ligne de compte car beaucoup de missions sont en télétravail.

Globalement, Crème de la Crème est peu loquace sur ses critères de sélection pour les deux parties. La société se contente d’en dire le strict minimum sur son site et/ou dans quelques rares interviews.


A mon sens, ce manque de transparence est dommage et donne un côté un peu “bullshit” probablement pas mérité. Avec plus de visibilité, leur travail de sélection aurait encore plus de valeur et leur service serait d’autant plus valorisé.


L’inscription sur Crème de la Crème en tant que freelance


Sur Crème de la Crème, six étapes sont nécessaires pour s’inscrire.

  1. Il faut créer son compte en renseignant prénom, nom et e-mail. Puis accepter des CGUs portant sur la politique d’utilisation des données personnelles et les cookies.

  2. Ensuite, il faut sélectionner son métier parmi une liste déroulante (CMO, chef de publicité, consultant en stratégie digitale, DSI, Product Marketing Manager…) et indiquer sa séniorité (1-2 ans, 3-4 ans, 5-10 ans, +10 ans). Apparaît ensuite une case dans laquelle il faut sélectionner ses compétences et les noter de 1 à 4 étoiles en fonction de leur maîtrise. Puis, on nous demande notre TJM (taux journalier moyen) habituel en euros ou en dollars.

  3. Sur la page qui suit, il faut détailler au moins trois expériences professionnelles passées en tant que salarié ou indépendant. En option, il est possible de mettre un contact pour une prise de référence. —> Il est courant sur d’autres sites de pouvoir télécharger son profil LinkedIn en PDF pour que le remplissage se fasse automatiquement. C’est rarement parfait du premier coup, c’est vrai, mais ça dégrossit le travail. Ici, l'option n'existe pas. C’est du temps de perdu pour l’utilisateur... Dommage.

  4. Il faut ensuite partager son profil LinkedIn et télécharger, si on le souhaite, un CV. D’autres liens peuvent aussi être renseignés (site web, réseaux sociaux…).

  5. Puis, le site nous demande si l’on est en recherche de missions actuellement et si oui, de préciser notre localisation et ce que l’on souhaite faire (durée, typologie, secteurs).

  6. Enfin, dernière étape, on valide l’inscription en choisissant un mot de passe et en indiquant un numéro de téléphone.

C’est fini ! On reçoit la promesse d’une réponse sous 5 jours ouvrés après analyse des informations soumises.


Le processus d'inscription a le mérite d'être plutôt rapide mais pas toujours très précis : quel nombre de compétences est-il recommandé de mettre pour valoriser au mieux notre profil ? Le TJM indiqué sera-t-il modifiable par la suite ? Comment fixer mon prix ? De ce côté là, c'est un peu léger à mon goût et on n'est pas aidés.


Et une fois qu’on fait partie de "l’élite", on a des missions ?


Quelques jours après avoir soumis ma candidature via le formulaire, bonne nouvelle, je suis acceptée dans le club très "select" des freelances Crème de la Crème. Impossible de savoir quel est le degré de vérification qui a été fait sur mon profil. En tout cas, il ne s’agit pas de critères liés au fait d’être déjà immatriculée avec un SIRET puisque ce n’était pas le cas au moment T…


Je reçois ensuite plusieurs e-mails d’onboarding m’indiquant :



En creusant, j’apprends que l’accès aux missions fonctionne en entonnoir pour privilégier la qualité des candidatures à la quantité :

  • Les profils qui correspondent le mieux au besoin du client sont sollicités en premier par SMS. Cela correspond d’après eux, en général, à moins de 10 personnes.

  • Puis, la mission est envoyée par e-mail aux 50 freelances qui sont le plus en adéquation.

  • Enfin, la mission est partagée sur le Slack Crème de la Crème dans un canal spécifique au métier du freelance.

Crème de la Crème se rémunère avec une commission de minimum 15% HT sur chaque devis réalisé, à la charge du client.


Pour ma part, 5 mois après mon inscription, je n’ai pas encore eu l’occasion de recevoir de missions ni par SMS, ni par e-mail. Je ne peux donc pas encore vous en dire plus là-dessus !


La seule fois où j'ai candidaté à une offre parue sur le Slack, je n'ai eu aucun retour, ni positif, ni négatif... C'est vraiment dommage, car cela me laisse un goût amer de perte de temps et laisse présager un mauvais suivi des candidatures par la plateforme (malgré ma relance en plus en privé sur Slack auprès d'un des admins).


A noter que je n'ai jamais eu non plus l'occasion d'échanger avec une personne en interne pour revoir mon profil, mon TJM ou autre. Bref, on a parfois un peu l'impression de faire partie d'une base de données, rien de plus. Ne vous attendez donc pas à bénéficier d'un accompagnement là-dessus, en tout cas, ça ne viendra pas spontanément de leur côté.


La communauté Slack Crème de la Crème pour les freelances, ça donne quoi ?


Un des autres arguments mis en avant par Crème de la Crème sur leur site est qu’en les rejoignant, on fera “partie de la communauté de freelances la plus active en France”. J'ignore sur quoi se base cette affirmation, mais bon, croyons-les sur parole...

Me voilà donc prête à échanger activement avec plein de freelances. Avec près de 10 500 inscrits sur le Slack mi-novembre 2022 (on est à 11 500 début février 2023), je m’attends à ce que ça fuse de partout. Mon enthousiasme retombe vite… C’est pas trop ça.


Sur le canal permettant à chacun de se présenter à son arrivée, il y a peu de réactions, malgré les milliers de personnes présentes (mais pas forcément connectées). Une petite dizaine généralement… Et c’est un peu pareil dans tous les autres canaux. Les échanges sont timides et peu poussés. Après, ça reste pratique pour des questions spécifiques pour lesquelles on a besoin de l'expérience d'autres personnes rapidement.


Si vous êtes sur Paris, point positif, de nombreux événements sont proposés par l'équipe Crème de la Crème ou d'autres freelances pour partager une journée dans un co-working, faire de l'escalade, boire un verre... Il y a une belle dynamique et ça permet de rompre l'isolement dans lequel on peut vite tomber.


Par contre, du côté de Bordeaux, il ne se passe pas grand chose. Pour inverser la tendance, j'ai pris l'initiative d'organiser moi-même deux apéros entre freelances où on était à chaque fois une petite dizaine. Les admins du Slack Crème de la Crème encouragent ces initiatives en les relayant, ce qui est plutôt sympa. Pour le moment, il n'y a rien eu d'organisé par eux-mêmes en Aquitaine depuis que je suis inscrite. Peut-être que cela changera dans le futur ?

Sur le papier, ce Slack est une proposition intéressante pour échanger avec d’autres indépendants, obtenir des recommandations sur des outils, partager des problématiques, des infos.


Dans la réalité, j’ai le sentiment que peu de personnes s’y rendent vraiment régulièrement.

Je ne blâme pas Crème de la Crème. Ça se comprend, on a tous des vies bien chargées, et chaque jour, par ailleurs, on reçoit énormément de messages par e-mail, WhatsApp, Discord, etc. Vous êtes prévenus, ce n’est donc pas ce Slack qui va révolutionner votre (et ma) vie de freelance ! Quand je lis qu’il s’agit de la “communauté la plus active en France”, j’avoue que ça me laisse un peu perplexe. J’ai le sentiment que c’est légèrement (beaucoup) survendu…


Tableau récapitulatif sur la plateforme Crème de la Crème

​Crème de la Crème

​Date de création

2015

Fondateurs

Jean-Charles Varlet (CEO) et Théo Dorp

Origine

France

Nombre de salariés

20 en 2020

40 en 2023

Chiffres clés

15 000 freelances inscrits


5 000 entreprises inscrites fin 2018 dont 80% sont des grands comptes du CAC40


3 levées de fonds : 350 000 euros en 2016, 600 000 euros en 2017, puis 3 millions d'euros en 2018.

Sélection des profils à l'entrée ?

Oui, minimum 3 ans d'expérience pro dans son domaine d'activité hors stages et alternances

Profils acceptés

Tech, data, product, UX et digital uniquement

Missions

40 jours minimum

Durée moyenne de 6 mois

Contact direct avec le client ?

Non, les candidatures aux missions sont évaluées par l’équipe Crème de la crème.


Les entreprises non plus n'ont pas directement accès aux profils des freelances. En fonction de leurs besoins et de leurs critères, Crème de la crème choisi les indépendants susceptibles d'être intéressés.

Commission

Minimum 15% HT sur chaque devis réalisé à la charge du client

Application mobile

Non (sauf pour le Slack)

 

J’espère que mon article vous aura aidé à en savoir plus sur Crème de la Crème, son fonctionnement et sa valeur ajoutée pour vous en tant que freelance.


Si vous avez besoin de prestations en freelancing en content marketing / copywriting, je suis là pour vous, sur Crème de la Crème ou en direct. :-)


Et vous, quelle est votre expérience des plateformes de freelancing, aussi bien côté candidat qu’entreprise ? Les trouvez-vous utiles ? Dites-moi tout en commentaire !

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