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  • astridseulliet

Interview de Pierre Caillaud : après 20 ans de salariat, j’ai décidé de devenir indépendant.

Comment, après une belle carrière de près de vingt ans dans une même entreprise, arrive l’envie de changer de vie professionnelle et personnelle ? Aujourd’hui, je vous partage l’histoire de Pierre à travers une interview exclusive. Pierre a évolué sur différents postes dans une grande banque pour finalement se mettre à son compte en tant que courtier en crédits immobiliers. Pourquoi ? Retour sur ce parcours de vie qui, vous le verrez, mêle deux passions : celle du client et celle du sport.


Comment a débuté ta carrière professionnelle ?

Après un DESS en Management du sport puis un Master en gestion d’entreprise à l’IAE de Poitiers, j’ai pu intégrer la Société Générale, dès 2003. En tant qu’animateur commercial, j’avais pour objectif de conquérir de nouvelles parts de marché chez les moins de 25 ans.


Ce poste était vraiment intéressant pour découvrir la banque mais, mon vrai rêve était d’intégrer le pôle du sponsoring sportif de la banque ! J’ai toujours grandi avec le sport, la compétition. Après le collège puis le lycée dans une section sport-études football, j’ai intégré la faculté des sports (STAPS). Et quand j’étais étudiant, je faisais 30 heures de sport par semaine entre l’université et la compétition.


As-tu réussi à intégrer le pôle sponsoring de la banque ?

Oui, j’ai eu cette chance ! En 2006, la banque a officialisé son partenariat dans le cadre de la Coupe du Monde de Rugby qui avait lieu en France en 2007. Là, ça a fait “tilt”.


J’ai eu l’opportunité de rencontrer le Responsable du sponsoring sportif de la Société Générale, quelques mois auparavant. Bonne nouvelle, il cherchait justement à créer une équipe autour de ce projet. Le feeling est tout de suite passé et en juin 2006, j’ai été détaché de la banque de détail (les agences) pour aller travailler au siège sur un poste de Responsable de projet au sein du département du sponsoring sportif.


Dis comme ça, ça paraît simple, mais j’ai bataillé pour obtenir le poste car, en banque, les parcours sont souvent assez linéaires et tracés. Une partie de la ligne managériale n’a pas compris mon choix… Mais je ne pouvais pas passer à côté d’une telle opportunité !


Dis-en moi plus sur ton poste dans le sponsoring sportif.

C’était grandiose pour un fan de sport comme moi ! En tant que responsable du pôle marketing événementiel, j’étais chargé de coordonner les opérations de sponsoring en France autour de la Coupe du Monde pour la banque. Plus concrètement, je devais mettre en place des événements et des actions permettant de faire la promotion de la Coupe du Monde de Rugby au sein des agences de la Société Générale. Par exemple, nous avons organisé un match de rugby à la verticale sur la façade d’une agence bancaire, Boulevard Haussmann, à Paris. Des joueurs mimaient des scènes de mêlées, des passes… Ça a fait un gros buzz dans la presse.


Nous avons aussi organisé la venue de joueurs internationaux dans des agences pour venir à la rencontre des clients, des collaborateurs, des licenciés de rugby, dans un esprit de partage des valeurs de ce sport.


Ce poste, qui devait m’occuper 2 ans, a finalement duré 5 ans au total et a pris fin en 2011. Du coup, j’ai travaillé pour la Coupe du Monde de 2007 en France et celle de 2011 en Nouvelle-Zélande.


Pourquoi la Société Générale a-t-elle choisi de s’associer au rugby ? A quoi le sponsoring lui sert-elle ?

Ce choix remonte à la fin des années 80, au moment de la privatisation de la banque qui souhaitait s’associer à un sport pour se développer. De ce point de vue là, le sponsoring sportif est intéressant car il permet de poursuivre quatre objectifs :

  • Notoriété (se faire connaître)

  • Image (se faire aimer)

  • Marque employeur : attirer de nouveaux talents en interne et fidéliser ses collaborateurs

  • Business : mieux vendre

Et pour ça, le rugby était parfait ! Ce n’était pas encore un sport trop mature, donc plus accessible que d’autres en termes de financement. Et puis, avec ce sport, il y a un fort ancrage local, cher à la banque qui souhaitait mailler le territoire national. Les valeurs véhiculées comme l’esprit d’équipe, l’entraide, étaient aussi alignées avec celles de la Société Générale, donc tout collait.


Comment mesuriez-vous l’impact des actions menées ?

D’un point de vue strictement business (nombre d’ouvertures de comptes, souscription de cartes bancaires…), ce n’était pas évident à mesurer. Mais nous avions quand même une tendance de fond.


Sinon, nous réalisions des études avec des instituts de sondage pour évaluer l’impact des actions de sponsoring sur la perception du grand public. Nous vérifiions également l’évolution de l’image du grand public sur ce sport, sur ses valeurs, pour adapter notre stratégie de communication.


Par ailleurs, nous mesurions le nombre de retombées presse obtenues et le ton des articles. Il faut se rappeler qu’en 2008, il y a eu l’affaire Kerviel. Cela a fortement porté préjudice à l’image de marque de la banque... Mais grâce à ces actions de sponsoring sportif, on a pu continuer à marquer notre territoire dans les médias et orienter les discours sur des items positifs que ce soit pour les clients, les partenaires ou les collaborateurs. Avec notre engagement dans le rugby, nous montrions que nous étions une banque résiliente, proche des gens.


Ensuite, comment s’est poursuivie ta carrière professionnelle ?

J’ai enchaîné pour 5 ans sur un poste de Chargé d’affaires entreprises au cœur de Paris. Même si j’avais déjà un vernis financier, je m’en étais un peu éloigné avec le poste précédent. J’ai donc suivi une formation interne à la banque pendant un mois. Cela m’a permis de revoir tous les fondamentaux en termes de comptabilité, trésorerie, offre bancaire, outils et process internes, etc.


Sur ce poste, mon objectif était d’accompagner des entreprises (PME et ETI) dans leur stratégie en les aidant à financer leurs différents projets. Je traitais avec des chefs d’entreprise et des directeurs financiers. J’avais vraiment le sentiment d’être un maillon essentiel dans la vie de ces entreprises et l’accompagnement long-terme de ces clients m’a beaucoup plu.


C’est à ce moment-là que j’ai commencé à sentir que je voulais devenir entrepreneur !


Tu t’es lancé tout de suite en indépendant ?

Non, je n’étais pas encore prêt à franchir le cap. J’ai fait un bilan de compétences. Il en est ressorti que j’étais orienté résultats, animé par la relation clients, et que l’entrepreneuriat pouvait être une voie pertinente.


Tout en gardant cette idée en tête, j’ai poursuivi mon évolution à la Société Générale en tant que Responsable commercial entreprises. J’étais donc manager de commerciaux BtoB et d’une équipe de middle office avec en complément la gestion d’un portefeuille clients. Cela a duré 4 ans, de 2016 à 2020.


Puis, j’ai cherché à évoluer et j’ai alors eu le choix en interne entre deux postes : un dans le conseil et l’autre… Responsable du pôle sponsoring !


J’ai naturellement accepté la deuxième proposition. Mais, l’envie d’entreprendre et notre volonté avec ma famille de retourner vivre en province ont été plus forts. J’ai donc quitté la Société Générale à l’été 2021 et nous avons déménagé dans la foulée sur Bordeaux pour nous rapprocher de nos familles. C’est aussi une destination stratégique, permettant à ma femme de pouvoir conserver son job sur Paris.


Finalement, ma carrière à la Société Générale est constituée de postes - sur le papier - assez différents. En réalité, pas tant que ça pour moi : je me suis toujours senti chef de projet, chef d’orchestre avec à ma disposition des experts, des outils pour répondre aux problématiques posées mais sur des périmètres d’action variés !


Une fois à Bordeaux, qu’as-tu décidé de faire ?

Dans le cadre de mes recherches de notre futur pied à terre girondin, j’ai rencontré plusieurs agents immobiliers. Il s’avère que l’un d'entre eux m’a permis de rentrer en contact avec CAFPI, un des leaders dans le courtage en prêt immobilier.


Le projet proposé par le réseau et mes premiers échanges avec eux m’ont séduit. Cette activité étant connexe au secteur bancaire que je connaissais, j’ai décidé de sauter le pas.


Je me suis donc lancé en tant que courtier en crédit immobilier, au sein du réseau CAFPI, en février 2022, avec le statut d’auto-entrepreneur.


Pourquoi voulais-tu être à ton compte et non plus salarié ?

Après 20 ans de salariat, j’avais besoin de me lancer dans une nouvelle aventure, un nouveau challenge, pour lequel je voulais mettre à profit mes qualités.


C’était aussi une manière pour moi de me remettre en question, de me prouver ce dont je suis capable, tout en ayant cette liberté totale, en tant que chef d’entreprise, de construire mon business plan, mon plan d’action.


Ce projet entrepreneurial s'inscrivait aussi dans ma volonté de maîtriser mon agenda afin d’accorder le temps nécessaire à ma famille et notamment à mes 2 filles adolescentes.


Comment ça marche d’être indépendant dans un réseau d’agences ?

Chaque financement réalisé génère des commissions réparties entre CAFPI et le courtier. CAFPI ne m’impose aucun objectif à atteindre. Je suis seul maître à bord et je pilote donc mon activité comme je l’entends. Une vraie liberté !


Les conditions d’entrée dans le réseau CAFPI sont avantageuses : il n’y a pas de ticket d’entrée, je bénéficie du nom de l’enseigne et de sa notoriété, je suis entouré par d’autres collègues indépendants au sein de l’agence de Mérignac… Moi qui était habitué à des univers salariés, ça me permet de faire une transition en douceur et de ne pas être isolé et d’apprendre des autres. Le tout en étant mon propre patron. C’est pour ça que je n’ai pas beaucoup réfléchi et que je me suis dit qu’il fallait foncer.


Si je n’ai pas de clients, je n’ai aucun frais à payer au réseau. C’est plutôt pratique et rassurant pour se lancer. Il est toutefois important d’avoir suffisamment de trésorerie (environ 1 an) pour subvenir à ses charges personnelles le temps de démarrer car, au début, comme tout le monde, il faut se faire sa clientèle.


Pour ta prospection, comment fonctionnes-tu ?

Comme les autres indépendants du réseau, je reçois régulièrement des opportunités commerciales par le biais de CAFPI et de son site web.


Il faut néanmoins avoir une démarche de prospection active, pour se faire connaître localement auprès de potentiels prescripteurs.


Dans cette logique, je me suis inscrit dans un club d’affaires de la région (le Club d’affaires Protéine de Gradignan) et je rends régulièrement visite à mes nouveaux partenaires (agents et mandataires immobiliers, conseillers en gestion de patrimoine). Par ailleurs, j’ai intensifié ma communication sur les réseaux sociaux, notamment Linkedin, et j’ai créé ma propre page Facebook.


As-tu des conseils pour les personnes qui souhaiteraient se lancer comme toi ?

Comme dans toute nouvelle activité, faites preuve de persévérance et ne lâchez jamais rien ! Fixez-vous des objectifs ambitieux mais réalistes et donnez-vous les moyens de les atteindre. Et lorsque vous rencontrez des échecs (car personne n’y échappe), essayez toujours d’en retirer quelque chose pour l’avenir.…


 

Merci Pierre pour ce partage.


Si vous avez besoin d’un courtier en crédit immobilier sur la région bordelaise, n’hésitez pas à contacter Pierre par e-mail (p.caillaud@cafpi.fr), par téléphone au 06 81 71 36 02 ou sur LinkedIn.


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